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26 avril 2009 7 26 /04 /avril /2009 08:57

L'hypothèse biophile que j'ai évoquée lors du débat qui a suivi la projection du film "Nous resterons sur Terre" en présence de Pierre Barrougier, a été formulée par l'ento-mologiste  américain des USA E.O Wilson dans son livre Biophilia (1984). Elle peut s'énoncer ainsi : toutes les formes d'expression du vivant, végétales, animales, humaines sont reliées. Et nous gardons dans notre inconscient la trace des connexions entre toutes ces formes du vivant dont nous sommes une expression parmi d'autres.
Il y a donc de l'animalité en nous, qui sommes des mammifères, mais aussi de la végétalité car nous ne pouvons nous passer, d'air, de lumière et d'eau comme les plantes. Nous sommes donc naturellement attirés par la nature...
et cela ne nous écarte pas pour autant de la culture, je préfère le dire pour les manichéens comme Luc Ferry et consorts. Au contraire notre imaginaire s'en nourrit immensément.

Conséquences pratiques : la réactivation de ces connexions a des pouvoirs thérapeutiques très importants. Quand on donne un petit géranium en pot à soigner à une personne du quatrième âge mutique, elle redevient en quelques mois plus communicante et plus intéressée au monde qui l'entoure... Toute une écologie humaine fait l'objet de recherches médicales dans certains CHU. On y parle de l'effet vert (bienfait des plantes) et de l'effet bleu (jouer avec de l'eau)...

Le CREAHI a publié en 1996 les actes du Colloque "Animal et Handicaps", toujours disponible. De nombreuses pratiques innovantes y sont rapportées. L'introduction d'un chien dans une maison de retraite a refait surgir la parole des vieux et leurs échanges amusés. Les chantiers d'insertion par le maraîchage comme le font les Jardins de Cocagne constatent que l'immersion dans la nature a des effets régénèrants sur les personnes longtemps exclues de l'emploi et de relations sociales... Et les sans logis ont au moins le réconfort de l'affection de leur chien à défaut d'avoir le notre !
Hélas, aujourd'hui l'introduction d'animaux dans les établissements sociaux reste clandestine, et à peine plus de 10% des maisons de retraite autorisent les animaux de compagnie.

E.O Wilson a inventé le concept de biodiversité et il écrit : « Abandonnons immédiatement la notion selon laquelle il suffit de conserver un petite portion de la nature originelle, quelque part, et que l'on peut faire ce que l'on veut du reste de la planète. C'est une notion fausse et extrêmement dangereuse. » 

Nous resterons sur Terre ?

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commentaires

M
Edgar Morin parle de la reliance généralisée et de son mystère.
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M
Edgar Morin parle de la reliance généralisée et de son mystère.
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C
Ces propos me font penser à une expression : "réintégration dans le principe". Cette notion choque les athées profonds, les sceptiques de tous bords. Je ne me considère pas comme particulièrement croyante en un dieu quel qu'il soit. Mais j'ai conscience de faire partie d'un grand tout, qui englobe les différents mondes, animal, végétal... Nous partageons un grand nombre de molécules, avons besoin d'éléments communs... Notre devoir d'humain est d'en avoir conscience, et notre réintégration dans le principe se fait ici et maintenant... et non le jour du jugement dernier !
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